Catégorie : Vulgarisation

On entend souvent dire que la vulgarisation consisterait à “traduire” un contenu scientifique en le simplifiant avant de le transmettre à un public intéressé par les sciences. Cette idée d’une “traduction” correspond cependant très mal à ce que l’on observe quand on analyse les pratiques et les discours de vulgarisation. En effet, la science ne fonctionne pas comme une langue qui serait homogène et pour laquelle on disposerait de règles de traduction. De même, le public concerné interprète la vulgarisation en fonction de catégories qui ne sont pas uniquement linguistiques.

La vulgarisation a pu être critiquée par les scientifiques, ou par certains commentateurs, qui dénoncent la “trahison” des sciences opérée par les médias quand ces derniers la mettent en spectacle ou bien quand ils n’abordent pas les thèmes scientifiques du seul point de vue des contenus scientifiques. Pourtant, dans de nombreux cas, par exemple  quand les enjeux sont socio-techniques (nucléaire, OGM, etc.), les discours de vulgarisation ne peuvent être évalués à la seule lueur de données scientifiques factuelles. Ils engagent en effet inévitablement des conceptions politiques du rapport au monde, à la nature et à la science. Les critiques de la “trahison” des sciences par la vulgarisation n’ont de pertinence que si l’on se représente les sciences comme un espace de pureté idéologique qui cadre mal avec l’état des sciences contemporaines, soumises aux contraintes de l’économie, du politique, et à diverses demandes sociales.

Ces idées de “traduction” et de “trahison” de la science sont donc trop schématiques pour rendre compte de la complexité de ce qui se joue dans la vulgarisation. Enfin, à partir des années 1980 la communication  est devenue une partie importante du travail des institutions scientifiques : la fiction selon laquelle la communication serait extérieure à la science ne tient plus, pas plus que celle qui voyait dans la communication médiatique le seul facteur d’une spectacularisation critiquable des sciences.

C’est pourquoi, on voit aujourd’hui la vulgarisation comme une production culturelle autonome vis à vis du secteur scientifique, dans le sens où elle correspond à un secteur professionnel de la communication qui obéit à ses propres règles, formes et enjeux : il devient donc peu pertinent de l’étudier en se contentant de la comparer au discours scientifique.

Vous trouverez dans cette page une sélection de documents, principalement des articles de revues scientifiques et des références d’ouvrages qui vous permettront de retracer l’histoire des théories de la vulgarisation, et de comprendre l’évolution de ses discours et de ses pratiques. Dans la rubrique “Documents” du portail Science et Société, vous trouverez d’autres documents, parfois plus “pointus” : des thèses, des HDR (Habilitations à diriger des recherches) ou encore des rapports de recherche, qui vous permettront d’approfondir la connaissance de ce thème.

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