Pablo Kreimer et Hernan Thomas, Un peu de réflexivité ou « d’où venons-nous ? », Etudes sociales de la science et de la technologie en Amérique Latine, 2004
6 juillet 2006Texte traduit de l’espagnol par Toni Ramoneda et Sarah Cordonnier, pour le laboratoire “Communication, Culture et Société” et pour ce site. Le texte original était le suivant :
« Un poco de reflexividad o ¿de donde venimos ? Estudios Sociales de la Ciencia y la Tecnología en América Latina », in Kreimer, P., Thomas, H., Rossini, P., Lalouf, A. (dir), Producción y Uso Social de Conocimientos : Estudios de Sociología de la Ciencia y la Tecnología en América Latina. Buenos Aires : Universidad Nacional de Quilmes Editorial, 2004, pp. 11-89.
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Extrait :
Si l’on adopte la perspective d’un découpage disciplinaire, le champ STS comprend actuellement des travaux en sociologie et en histoire des sciences et de la technologie, en économie du changement technologique, en politique de la science, de la technologie et de l’innovation, en administration et gestion de la science et de la technologie, en éthique appliquée (bioéthique, étique de la recherche scientifique), en philosophie des sciences et de la technologie, en communication publique de la science et en sciences de l’éducation. Étant données les propriétés du champ, il est également courant de retrouver des interventions STS dans des études interdisciplinaires, par exemple : planification et développement durable, stratégies de protection de l’environnement, innovation technologique ou encore développement socioéconomique.
Dans ce texte, nous allons essayer de faire un compte-rendu des développements STS en Amérique Latine depuis une perspective disciplinaire particulière : les études socio-historiques de la science et de la technologie. Ce découpage dans les études STS implique une certaine mise à l’écart d’un nombre important de productions propres à d’autres perspectives disciplinaires qui constituent le champ (spécialement l’importante production en gestion de la science et de la technologie et en économie du changement
technologique), de manière à ce que l’on tienne seulement compte des instances où ces perspectives interagissent avec les lignes des études sociohistoriques. Bien qu’il ait existé quelques rapports et « croisements » importants, dans la constitution du champ STS, avec les groupes se consacrant à la gestion et à l’économie de la science et de la technologie, ces croisements ont eu un caractère plutôt isolé, et ces champs ont opéré, en général, selon une dynamique propre, clairement différenciée.Le but de cet exercice est d’analyser d’une manière réflexive les processus de constitution et de développement du champ des études sociales de la science et de la technologie en Amérique Latine, en nous focalisant sur les différentes trajectoires sociocognitives des recherches réalisées, dans ces processus complexes où s’entremêlent les continuités et discontinuités thématiques, la diffusion d’approches théoriques et méthodologiques, la construction d’agendas de recherche, le surgissement et le développement de nouvelles questions, le développement socio-institutionnel de la recherche et de la formation académique de deuxième et de troisième cycles.