Joëlle Le Marec et Igor Babou, De l’étude des usages à une théorie des composites : objets, relations et normes en bibliothèque

15 mars 2003 0 Par Joelle Le Marec

Chapitre d’ouvrage publié dans : Souchier, Emmanuël; Le Marec, Joëlle; Jeanneret, Yves; (Ed.), Lire, écrire, récrire : objets, signes et pratiques des médias informatisés, Paris : Editions de la BPI/Centre Pompidou, 2003.

Résumé :

Qu’est ce qu’une bibliothèque ? Les sciences sociales nous l’ont fait apparaitre, depuis quelques décennies, comme un espace, un lieu public de pratiques toujours changeantes. Nous proposons ici un point de vue plus articulé au projet historique qui a structuré la bibliothèque comme institution culturelle majeure : cette dernière peut en effet se concevoir comme une organisation matérielle et spatiale des connaissances traduisant à la fois une vision de l’organisation du savoir et une conception des moyens de sa communication. Une bibliothèque exprime en effet tout autant un ordre des connaissances, la normalisation de systèmes classificatoires et une conception de la relation au public. Cet espace du savoir peut être pensé à la lumière de la métaphore du « texte », son organisation constituant une syntaxe opérant sur des livres. Cette métaphore de la bibliothèque comme « texte » résulterait cependant d’une focalisation excessive et formaliste sur une étape supposée finale de l’organisation, la bibliothèque, au détriment de la description du processus qui y conduit. Si la bibliothèque est un « texte », alors, pour filer la métaphore, c’est à l’écriture de ce texte que nous nous sommes intéressés. Une écriture collective, jamais achevée, inscrite dans des matériaux hétérogènes et impliquant des usagers au statut incertain : le lecteur (individu) ou le public (collectif) de la bibliothèque, les bibliothécaires ou l’ensemble de l’institution elle-même.

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Informations sur le livre (site de la BPI)