Catégorie : Images

Une grande partie de la production de recherche concernant les rapports entre images et sciences se focalise, en dépit de la diversité des types d’images étudiés ou des théories mobilisées, sur le thème de la fidélité de l’image. Qu’il s’agisse de la fidélité de l’image au “réel” ou, plus spécifiquement, de la fidélité des images de vulgarisation aux savoirs scientifiques, c’est le plus souvent la question de la “représentation de…” qui est posée. Représentation du réel ou représentation des savoirs : on se demande comment l’image peut être “fidèle à…”. En parallèle à ces types de questionnements, nombreux sont les acteurs ou chercheurs qui attendent de l’image qu’elle se constitue en dispositif de médiation entre les sciences et le public, qu’elle participe à l’efficacité de la communication.

Cette double exigence de fidélité et de médiation inscrit les problématiques de la relation entre images et sciences dans une tension difficile à résoudre.

On a beaucoup étudié l’image d’un point de vue sémiologique : comme une surface plane d’inscription de signes, qui représenterait avant tout le réel, et dont on pourrait tirer des information sur les sociétés ou les institutions qui les ont produites. Plus rares sont les travaux qui s’intéressent aux pratiques, aux dispositifs, et à la circulation des images. Rares également sont ceux qui s’intéressent au fonctionnement communicationnel des images au sein des institutions et des pratiques scientifiques. Pourtant, l’image, ainsi que les formes les plus spectaculaires de la représentation publicitaire, ne sont plus l’apanage des seuls médias : cela fait des années que les laboratoires et les universités en sont friands, dans un contexte d’exacerbation de la concurrence entre établissements qui les conduit à faire appel à des communicants professionnels. C’est sans doute dans ces domaines de la compréhension de la communication publicitaire interne à la science que les progrès de la recherche en sciences humaines et sociales peuvent déplacer le sens commun de l’image scientifique comme «représentation du réel» et remettre en cause, sur des bases empiriques, cet autre sens commun de la “fidélité” de l’image scientifique. Si ces images scientifiques sont encore produites par les laboratoires, et servent bien évidemment à la production de savoir scientifiques, on ne peut plus sérieusement réduire la réflexion sur les liens entre images et sciences à cette seule production d’imagerie scientifique.

Les textes qui suivent vous permettront d’en savoir plus sur ces réflexions.