Gauzins, Emmanuelle, Le Marec, Joëlle, Réactions des visiteurs à Visite+ Premier bilan, ENS-LSH, Association Ad Hoc, CSI, 2003.
28 avril 2003Rédigé par Emmanuelle Gauzins et Joëlle Le Marec (Laboratoire Communication Culture et Société, ENS-LSH Lyon). Avec la participation de l’association Ad Hoc Médiation et Culture, Dijon (mars 2003)
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L’étude réalisée fait suite à une réflexion sur les usages intégrée très en amont dans la démarche de conception du projet navigateur, à l’initiative du DIEM (en particulier Roland Topalian) Une première expertise du projet, centrée sur le problème de la personnalisation et mobilisant des résultats d’études antérieures sur les pratiques de visites, avait été présentée il y a quelques mois alors que le dispositif n’avait pas encore été expérimenté. Cette étude a été entreprise au moment où une première version du navigateur a trouvé forme, à l’occasion de l’ouverture de l’exposition « Cerveau intime », avec le badge, la borne visite+ et le site associé. C’est donc à une phase précoce de l’expérimentation du dispositif que cette étude intervient. C’est pourquoi il n’est pas possible de parler d’une étude d’usages à proprement parler. Il faut du temps pour que des usages se construisent, et ce qui est observable au moment d’une telle études, ce sont plutôt des démarches d’identification de proposition nouvelles, les stratégies d’exploration de ces propositions, et l’anticipation des usages possibles.
Il est essentiel pour nous d’insister sur le fait que pour que des usages se développent, il faut leur laisser le temps d’émerger et de se construire, de s’ancrer dans des pratiques existantes, de faire leur chemin. C’est pourquoi nous avons mené cette étude dans l’idée qu’il s’agissait de tester un dispositif, de l’améliorer bien sûr, mais surtout, de le laisser s’installer dans l’environnement muséal, sans transformations radicales, pour que des usages puissent effectivement se développer.
Nous avons choisi de centrer l’étude sur les visiteurs de l’exposition en cours de visite, au moment de la prise en main du badge. Nous n’avons pas analysé les usages du site après visite, sachant qu’il serait nécessaire à terme d’étudier ces usages hors les murs, pour être cohérent avec les objectifs même du dispositifs. L’échantillon est relativement important pour un étude qualitative (40 visiteurs) et il s’avère après discussion avec Marie Claire Habib et Aymard de Mengin qu’il reflète une caractéristique du public de cette exposition : les personnes sont souvent venues voir spécialement l’exposition à cause de son thème.
Les résultats de cette étude mettent l’accent avant tout, sur le problème de l’accès à un dispositif innovant « caché », non attendu, non recherché par des visiteurs qui sont par contre fortement motivés pour visiter l’exposition. Nous avons rencontré très peu de visiteurs ayant et suivi le parcours modèle : borne visite+, puis utilisation du badge. C’est pourquoi un premier ensemble de résultats porte sur les conditions d’accès et de reconnaissance du dispositif.
Les visiteurs ont réagi à la proposition une fois qu’elle leur a été présentée en détail par l’enquêteur : un second ensemble de résultats porte sur la manière dont les visiteurs réagissent à une proposition qui leur est présentée au moment de l’enquête, et anticipent sa signification et la manière dont ils pourraient ou non se l’approprier compte-tenu de leur style de visite, de leur rapport à la technologie internet, de leurs attentes vis-à-vis de la cité des Sciences, de leurs intérêts propres. Ces anticipations d’usages potentiels reflètent à la fois des attentes déjà exprimées par le public dans d’autres occasions (garder des traces de sa visite), et des attentes suscités par les possibilités imaginées sur le champ (disposer des textes, revivre l’expérience, travailler à partir de l’exposition). Les résultats ont fait l’objet d’une présentation le 6 mars 2003.