Lafuente, Antonio y López-Ocón, Leoncio. Bosquejos de la ciencia nacional en la América Latina del siglo XIX, Asclepio: Revista de historia de la medicina y de la ciencia, Vol. 50, Fasc. 2, 1998, pags. 5-10
18 avril 1998Traduction de l’introduction (par Igor Babou) : Pendant longtemps, l’historiographie des sciences a passé sous silence le monde latino-américain. Et, depuis lors, il ne s’agit pas d’une réalité anecdotique ou liée au hasard, ni exclusive de ces pays, mais cela répond à une conception de la science et, par conséquent, de ce qui mérite ou ne mérite pas d’accéder au statut de fait historique important. On peut dire qu’il s’agit de la conséquence d’un état d’esprit pour laquelle n’a un passé que ce qui peut être associé à l’histoire des découvertes. Et l’Amérique Latine n’était pas à la hauteur, c’était un monde « vaste et étranger », intégré par des pays injustement relégués aux faubourgs de l’occident. Cela paraît ridicule, mais c’est certain : sans geste d’enregistrement, l’historiographie s’est seulement efforcée d’inventorier un épais dossier d’erreurs et de manques.
Cependant, cela fait presque deux décennies qu’un groupe d’historiens est venu contester cette vision européocentrique et a fait un pari intellectuel et culturel risqué : montrer, par un travail sur deux fronts – de valorisation et de critique – que l’Amérique Latine a un passé scientifique spécifique, susceptible d’analyse et de réflexion, et que les pratiques scientifiques, qu’elles aient ou n’aient pas contribué à l’histoire des découvertes, eurent une continuité et ont fait partie de la trame culturelle de société disposant d’une forte densité historique et d’une situation géopolitique complexe.
Durante largo tiempo la historiografía de la ciencia ha venido silenciando el mundo latinoamericano. Y, desde luego, no se trata de una realidad casual o inopinada, como tampoco exclusiva de aquellos países, pues responde a una concepción de la ciencia y, por tanto, de lo que merece o no alcanzar el estatuto de hecho histórico memorable. Puede decirse que es consecuencia de una mentalidad para la que sólo tiene pasado cuanto pueda asociarse con la historia de los descubrimientos. Y Latinoamérica no daba la talla, era un mundo « ancho y ajeno », integrado por países injustamente relegados al área suburbial de Occidente. Parece ridículo, pero es cierto: sin gestas que recordar, la historiografía sólo se ha esforzado en inventariar un grueso legajo de errores y carencias.
Ahora bien, hace ya casi dos décadas que un grupo de historiadores ha venido impugnando esa visión eurocéntrica y hecho una apuesta intelectual y cultural arriesgada: mostrar, a través de una labor bifronte -publicística y crítica- que América latina tenía un pasado científico específico, susceptible de análisis y reflexión, ya que las prácticas científicas, hubiesen o no contribuido a la histosia de los descubrimientos, tuvieron una continuidad y han formado parte de la trama cultural de sociedades con alta densidad histórica y compleja situación geopolítica.