Michel Callon et Bruno Latour (dir.). La science telle qu’elle se fait. Anthologie de la sociologie des sciences de langue anglaise. Paris : La Découverte, 1990.

6 février 1990 0 Par Michel Callon

Présentation de l’éditeur :

On peut soit débattre de la légitimité d’une sociologie des connaissances scientifiques, soit la faire. Ce volume prouve le mouvement en marchant. Il rassemble quelques-unes des meilleures études publiées en langue anglaise au cours des quinze dernières années et a pour but de présenter des faits scientifiques analysés en détail par des sociologues et des historiens qui n’établissent a priori aucune frontière entre les facteurs sociaux et cognitifs.

Contrairement à la littérature épistémologique qui ignore tout du fonctionnement technique et social des sciences, et contrairement à la littérature sociologique qui fait généralement l’impasse sur les contenus scientifiques, de nombreuses études existent en anglais qui proposent une autre façon de parler des sciences. Elles mettent en scène des acteurs sociaux – scientifiques ou autres – qui construisent à chaud des connaissances, dont certaines finissent par  s’imposer. En suivant les controverses, les conflits d’interprétation, les doutes, les coups de force, on assiste à l’élaboration de connaissances qui, une fois acceptées, font oublier les conditions de leur production. On se convainc progressivement que pour apprécier la science faite, pour comprendre pourquoi elle se répand irrésistiblement, il faut étudier la science en train de se faire.

Ces études, déjà publiées pour la plupart en tirage limité par l’association Pandore, sont à nouveau disponibles. Elles ont été enrichies d’une longue présentation, où Michel Callon et Bruno Latour (Centre de sociologie de l’innovation, École nationale supérieure des mines de Paris) les resituent par rapport aux travaux de ces dernières années, pour souligner leur actualité et montrer le rôle qu’elles ont joué dans le renouveau des travaux consacrés aux rapports entre les sciences, les techniques et les sociétés.